Christopher McCandless
- Par cristelvoz
- Le 23/09/2010
- Dans Christopher McCandless
« Je partis dans les bois parce que je voulais vivre sans me hâter, vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de
"Happiness only real when shared…"
"Le bonheur n’est vrai que lorsqu’il est partagé..."
Conclusion de Chris McCandless (rejoignant celle de B. Pasternak).
Christopher McCandless dit « Alexander Supertramp » (12 février 1968 – 18 août 1992) est un aventurier américain, qui a fait l'objet du récit biographique Voyage au bout de la solitude (Into the Wild) de Jon Krakauer adapté au cinéma en 2007 par Sean Penn sous le titre Into The Wild.
Christopher McCandless est le fils de Walt McCandless (né en 1936) et de Wilhelmina Johnson (née en 1945). Son père est né à Greeley, dans le Colorado et devient ingénieur en physique ; d’un premier mariage, il a quatre enfants puis se remarie en 1967. Deux enfants (Christopher et Carine) naissent de ce second mariage. Il s’installe à Annandale, dans la baie de Chesapeake.
D’après Jon Krakauer, la personnalité de Chris McCandless était particulièrement complexe : il avait un sens aigu de son domaine privé mais pouvait se montrer convivial ou extrêmement sociable ; il mesurait également les gens à l’aide d’un code moral particulièrement rigoureux. Ses relations avec ses parents se détériorèrent le jour où il apprit les circonstances dans lesquelles son père s’était séparé de sa première épouse (Walt McCandless eut un fils, Quinn, de sa première épouse quelque temps après avoir épousé Wilhelmina Johnson).
Son esprit se tournait vers l'idéalisme et le panthéisme. Rejetant la société moderne de consommation, il avait un certain dégoût de l'être humain qui le poussa à s'isoler. Jeune, il dévorait les livres de Henry David Thoreau, d'Emerson et de Jack London et partageait les idées philosophiques de ces auteurs.
En 1986, Chris McCandless obtient son diplôme du lycée Woodson. À cette époque, il part pendant plusieurs semaines vers l’Arizona, via la Virginie et le Texas. Il entre ensuite à l'université d'Emory.
Il obtient son diplôme d'université en 1990 et quitte sa famille peu après.
Selon ses parents, Chris avait toujours été un être motivé, un gagnant qui ne supportait pas d'abandonner un projet qui lui tenait à cœur. Il avait donc une volonté de fer résistant à beaucoup d'épreuves. Têtu, il n'écoutait pas beaucoup les remarques de ses proches qui lui faisaient remarquer son égocentrisme.
Quand Christopher avait 12 ans, son père et lui allèrent marcher dans les montagnes lors d'une de leurs habituelles randonnées d'été. Lorsqu'ils arrivèrent aux
Chris était en effet un grand sportif, troisième meilleur coureur de son État et de sa catégorie. Il adorait la course à pied, participant à des cross et s'entraînant souvent. Ainsi devient-il l'entraîneur de l'équipe de cross country au lycée. Ses camarades se souviennent sûrement encore des rudes entraînements que Chris leur faisait subir. Il les égarait dans des rues inconnues et des quartiers peu fréquentables pour que, quand ils retrouvent le chemin, ils se donnent à fond. Il était rusé et intelligent et s'en servait, pensant que la seule façon d'atteindre un but était le mental, l'esprit et la volonté.
Les aspirations de Chris pour la vie sauvage lui ont été inspirées par son grand-père, vivant à
Quand il arriva à l'université, où il eut d'ailleurs d'excellentes notes, il ne se liait pas d'amitié avec les autres étudiants, rejetait souvent ses anciens camarades et ne participait pas aux activités extra-scolaires de son université. Chris ne recevait pas beaucoup et ne sortait que très rarement de sa petite chambre minimaliste. Il préférait trouver le bonheur dans les livres de Thoreau, Tolstoï ou encore Jack London...
« Il était inévitable que Chris parte, raconte sa sœur. Personne n'aurait pu l'en empêcher. »[réf. nécessaire] Après la remise des diplômes et l'anniversaire de son père, Chris partit. Il n'écrivit pas à sa famille, ne lui téléphona pas et ne la prévint pas de ce voyage qu'il considérait comme l'aboutissement de quatre années de travail stupide. « Je pense que si Chris ne m'écrivait pas c'était qu'il y avait une raison. Il vivait sa vie et en profitait, j'essayais de le comprendre et d'attendre son retour. »
Christopher McCandless quitte Atlanta en juillet 1990. Ses pérégrinations le mèneront tout au long du sud des États-Unis, à travers la Géorgie, la Louisiane, le Texas, le Nouveau-Mexique, l'Arizona, la Californie, l'Oregon, le Montana puis, via le Canada, l'Alaska.
Detrital Wash est une rivière coulant en Arizona ; elle prend sa source dans les montagnes qui se trouvent au nord de Kingman et se jette dans le fleuve Colorado, en face du lac Mead, proche de Las Vegas. Pendant l’été, la condensation peut provoquer des orages transformant le lit asséché de la rivière en torrent boueux.
Chris McCandless atteint Detrital Wash le 6 juillet 1990. Il stationne sa voiture au fond du lit asséché de la rivière mais se trouve brusquement chassé par un orage, qui lui laisse juste le temps de se réfugier sur les berges, tandis que la voiture était noyée par l’eau. Il abandonne le véhicule et poursuit sa route à pied.
La voiture fut découverte trois mois plus tard par un botaniste, qui en fit don à l’État. Elle est encore utilisée.
Chris McCandless quitte Detrital Wash le 10 juillet 1990 et se rend dans
Chris McCandless redescend ensuite vers l’Arizona et parvint, le 28 octobre 1990, à Topock. Il explore la région de
Il arrive plus tard au bord de
En mars 1992, Chris McCandless arrive au Montana, à Carthage, où il travaille dans un ranch afin de faire des économies et de partir en Alaska.
Il quitte le Montana le 15 avril 1992 et arrive en Alaska 6 jours plus tard. Il est alors pris en auto-stop par Gaylord Stuckey, qui l’emmène à Fairbanks où ils arrivent le 25 avril. Chris Mc Candless part alors vers le sud, en direction de
La piste Stampede a été tracée dans les années 1930 par un mineur nommé Earl Pilgrim et conduit à des concessions d’antimoine, situées à
C’est dans cet autobus que Chris McCandless s’installe le 28 avril 1992 ; il y passe les cinq derniers mois de sa vie (112 jours de survie dans une nature sauvage), se nourrissant essentiellement, outre de petits animaux qu'il chassait à la carabine, de racines de pomme de terre sauvage (Hedysarum alpinum) : il aurait par la suite consommé par erreur les graines d'une plante très proche (Hedysarum mackenzii) ; toxiques, elles l’auraient empoisonné.
Le 6 septembre 1992, Ken Thompson, Gordon Samuel et Ferdie Swanson se rendirent à l’autobus pour chasser l’élan ; ils y rencontrèrent un jeune couple qui, alerté par l’odeur, se tenait à quelques mètres de l’autobus, effrayé. Ce fut Gordon Samuel qui passa la tête par une fenêtre cassée et aperçut un sac de couchage d’où dépassait la tête de Chris McCandless.
Le corps fut ramené à Anchorage et autopsié ; le coroner conclut à un décès par malnutrition. Son corps fut incinéré et ses cendres remises à sa famille, le 20 septembre 1992.
La sortie simultanée, en 2007, d'un film de fiction et d'un documentaire consacrés au voyage de Chris McCandless (Into the Wild, de Sean Penn et Call of the Wild, de Ron Lamothe) a permis de mettre en lumière le décalage entre l'histoire racontée par Jon Krakauer dans son ouvrage – histoire dont s'est directement inspiré Sean Penn – et la réalité factuelle. Il est ainsi apparu que, contrairement à ce que laissent entendre Krakauer et Penn, McCandless n'a jamais détruit ses pièces d'identité. Son portefeuille, intact, a en effet été retrouvé dans son sac à dos, qui fut découvert dans le bus de
Dans la dernière édition de son livre, Krakauer a également suggéré qu'en fait, McCandless aurait pu être intoxiqué par des semences de pomme de terre sauvage moisies. Cette thèse est également démontée par Ron Lamothe dans son documentaire Call of the Wild.
Loin du point de vue idéaliste et romantique de beaucoup de lecteurs de Krakauer, certains habitants de l’Alaska portent un jugement très sévère sur cette aventure. Ainsi, le garde forestier du Parc d’Alaska, Peter Christian, souligne que McCandless était très insuffisamment préparé et ne possédait même pas une carte de la région ; il estime qu’il s’agit d’un véritable « suicide ». Le jeune homme ne savait pas qu’il existait un bac manuel en fonction sur la rivière, à quelques centaines de mètres de la Stampede trail, ainsi qu’un abri contenant des vivres de secours.
Judith Kleinfeld, dans un article publié dans le Anchorage Daily News, rapporte que « beaucoup d’habitants de l’Alaska ont réagi avec colère devant cette stupidité. "Il faut être un idiot complet", disent-ils, "pour mourir de faim en été à
Source : Wikipédia
Photos : www.christophermccandless.info